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  Les assistants électroniques anti-radars

En seulement quelques années, la France, dont le trafic automobile n'a cessé de croître et qui n'avait jamais connu la moindre embellie sur le front des accidents automobile a vu, grâce aux contrôles automatiques, le nombre de tués sur les routes être divisé par deux. Un succès aussi impressionnant qu'inattendu qui, loin de satisfaire les responsables de la sécurité routière, les a convaincus qu'en augmentant le nombre de radars, celui des accidents continuerait à baisser. Bref, c'est quelque 2 500 appareils fixes ou mobiles supplémentaires que nous allons voir pousser sur les bords des routes dans les cinq prochaines années. Une situation qui, bien que moralement peu contestable, nous conduit, pour sauver nos points, à scruter les bas-côtés et notre compteur de vitesses plutôt qu'à nous consacrer à la route et à ses dangers.

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Des assistants électroniques ?

Pour se concentrer à notre place sur les bas-côtés de la route, il existe, dans le commerce, un certain nombre d'appareils électroniques. Proposés sous la forme de boîtiers à « ventouser » sur le pare-brise ou à intégrer dans la calandre ou le pare-chocs, ces assistants utilisent différentes technologies qui leur permettent de localiser, de détecter ou de brouiller une émission radar. Si dans plusieurs pays européens il est possible d'équiper son véhicule de ces gadgets bien pratiques, il faut savoir qu'en France, certains d'entre eux sont tout simplement interdits. Aussi, avant d'acheter un de ces appareils dont les mérites sont largement vantés sur le Net, il convient de savoir s'ils peuvent être utilisés en France en toute légalité.

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Que dit la loi ?

Pour avoir une idée précise de ce que la loi prohibe, il faut se plonger dans le code de la route et entamer la lecture de l'article R. 413-15. Ce dernier nous annonce en substance que la possession de tout appareil destiné à « déceler la présence » ou à « perturber » le fonctionnement d'un radar ou de tout autre « système servant à la constatation des infractions » au Code de la route est puni d'une amende de 5e catégorie (jusqu'à 1 500 €) ; d'un retrait de deux points ; d'une saisie du matériel et enfin d'une suspension de permis pouvant aller jusqu'à trois ans.
Soyons précis :
- par possession, il faut entendre : « le fait de détenir », « de transporter » ou de « faire usage » ; dès lors, même si le système n'est pas opérationnel, qu'il est débranché, non encore installé, ou simplement transporté car destiné à un tiers, l'infraction peut néanmoins être constatée ;
- le 2° du III de l'article R. 413-15 précise que si l'appareil interdit a été « placé, adapté ou appliqué sur le véhicule », autrement dit durablement installé et non simplement « ventousé » sur le pare-brise, le véhicule pourra être également confisqué.
Par conséquent : avant de s'équiper d'un appareil anti-radar, notamment acheté sur le Net, il faut vérifier que celui-ci est bien autorisé en France.

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Les appareils interdits...

Le droit pénal étant d'interprétation stricte, seuls les appareils capables de «déceler la présence» d'un radar ou d'en « perturber » le fonctionnement sont interdits. Il convient donc d'examiner les technologies utilisées par les systèmes de localisation, les détecteurs ou encore les brouilleurs pour savoir s'ils peuvent ou non être utilisés en France.

Les détecteurs

Il s'agit d'un appareil électronique qui réagit lorsque le véhicule entre dans le champ d'un radar. À cet instant, le conducteur est alerté, le plus souvent par l'allumage d'une diode présente sur le boîtier inséré dans l'habitacle et par l'émission d'un son strident. Plus l'appareil est efficace, plus tôt le conducteur est prévenu, lui permettant ainsi de réduire sa vitesse et d'éviter une sanction.

Quels radars sont détectés ?

Il existe deux grandes familles de radars. Les dopplers et les lasers. Les premiers équipent les forces de police depuis de nombreuses années. Ils sont fixes (en forme d'obus) ou portables, peuvent être couplés avec un appareil photo et un flash (ils fonctionnent donc aussi la nuit). Ils ont la réputation d'être peu efficaces par temps de pluie, doivent être correctement orientés et ont une portée réduite (entre 50 et 100 m).
Les lasers ont fait leur apparition sur le territoire français il y à peine quelques années. Ces appareils mobiles et légers (non couplés à des appareils photo) peuvent être transportés et déployés simplement (les célèbres « jumelles ») et ainsi être installés dans les endroits les plus improbables. En terme de portée, ils permettent de relever la vitesse d'un véhicule distant de plus de 100 m (jusqu'à 500 m, lorsque l'appareil est fixé sur un trépied). En revanche, ils sont peu efficaces la nuit.

Soyons précis :
- le radar doppler diffuse un champ électromagnétique. Lorsqu'un véhicule entre dans ce champ, le radar effectue, en moins d'une seconde, une série de relevés lui permettant d'en calculer la vitesse. Il doit être positionné de manière à respecter un angle de 25° par rapport à la route surveillée sous peine de relever des vitesses « fantaisistes » ;
- le radar laser utilise un faisceau lumineux. Sa technologie lui permet d'effectuer un plus grand nombre de relevés, toujours en moins d'une seconde, et ainsi de calculer avec plus de précision la vitesse réelle d'un véhicule.

Les détecteurs de radars sont en principe efficaces avec les dopplers et les lasers. Si l'on se réfère à une récente étude menée par Auto plus, les appareils proposés sur le marché permettent, pour les plus performants, de détecter des radars laser jusqu'à 1 800 m et les dopplers jusqu'à 1 000 m. Il faut néanmoins préciser sur ce dernier point que la détection des dopplers peut être rendue difficile si le détecteur se trouve dans l'habitacle derrière un pare-brise de type « athermique » qui va gêner le passage des ondes électromagnétiques (la distance de détection passe alors de 1 000 à moins de 250 m). Ces détecteurs sont vendus entre 100 et 1 000 €. Dans la mesure où ils sont conçus pour « déceler » la présence des radars, leur possession et leur usage sont illégaux en France.

Les brouilleurs

Procédé technique prévu pour « perturber » le fonctionnement d'un « système de constatation des infractions » au code de la route, les brouilleurs sont bien évidemment interdits de détention et d'usage en France. Sans entrer dans les détails, ils vont empêcher les forces de l'ordre de réaliser un relevé de vitesse en « neutralisant » le faisceau lumineux qui vient frapper le véhicule. À la différence de nombre de détecteurs, les brouilleurs se composent de plusieurs modules (capteurs, boîtier de signalisation) dont certains doivent être installés dans la partie avant du véhicule (calandre, pare-chocs). Le montage d'un brouilleur nécessite de bonnes compétences techniques. Pour acquérir un brouilleur, il faut compter entre 200 et 1 000 €.

Soyons précis :
- les brouilleurs ne réagissent qu'aux ondes laser, ils ne peuvent rien « contre » les radars doppler et leurs ondes électromagnétiques ;
- les brouilleurs ne sont pas simplement « ventousés » sur un pare-brise, ils sont installés dans le véhicule. Dès lors, en cas de découverte, la saisie du véhicule sera à coup sûr ordonnée.

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...et ceux qui sont autorisés

Les systèmes de localisation ne perturbent pas le fonctionnement des radars et n'en décèlent pas la présence. Leur détention comme leur usage sont donc tout naturellement autorisés en France comme ailleurs. En réalité, ces assistants électroniques ne sont que des GPS (système de géolocalisation) totalement dédiés à l'identification des zones où sont installés les radars.

Fixes et mobiles

Bien entendu, les radars fixes sont localisés, mais ce qui constitue l'intérêt principal de ces appareils c'est qu'ils permettent, grâce à leur base de données, d'identifier des zones dans lesquelles ont lieu les contrôles « mobiles », c'est-à-dire non signalés par un panneau.

Soyons précis :
- pour identifier les zones à risques, c'est-à-dire celles dans lesquelles les contrôles mobiles sont réalisés, les concepteurs de ces appareils s'appuient sur les données communiquées par les forces de l'ordre (le plus souvent les zones de contrôle sont annoncées dans la presse locale). Ils comptent aussi sur les signalements des utilisateurs des assistants (signalement sur le Web, ou plus simplement à l'aide d'un bouton présent sur le boîtier permettant à l'automobiliste d'enregistrer la position d'un radar non signalé) ;
- la mise à jour de la base de données est gratuite et se fait par internet. La plupart des boîtiers sont pourvus d'une prise USB.

Fonctionnement

À l'instar des détecteurs, les GPS émettent un bruit (bip, voix de synthèse) et affichent une information (diode de couleur ou information sur un écran) lorsque le véhicule entre dans une zone à risques. Le conducteur peut ainsi identifier le type de contrôle (radar fixe = présence certaine, ou radar mobile = présence possible) et adapter sa vitesse. S'il ne le fait pas, la plupart des boîtiers continuent à émettre un son strident jusqu'à ce que le conducteur « obtempère » et fasse passer son véhicule sous la vitesse maximale autorisée.

Ces assistants se présentent sous la forme de petits boîtiers (de la taille d'un paquet de cigarettes à celui d'une modeste clé USB comme le K1 d'Inforad) qu'il convient de « ventouser » sur le pare-brise ou le tableau de bord (attention, comme les détecteurs et de nombreux autres GPS, ces appareils fonctionnent moins bien lorsqu'ils sont installés dans un véhicule équipé d'un pare-brise athermique). Ils sont alimentés par batterie (autonomie de 5 à 7 heures) et peuvent dans tous les cas être branchés sur l'allume-cigare. Certains modèles, comme le G300 distribué par Tecno Globe et Xtream Wearther, sont proposés avec une oreillette et un brassard pour équiper les motards.

Vendus de 49 à 200 €, les GPS anti-radars sont disponibles sur le Net mais également, pour les produits les plus répandus (les marques Navirad et Inforad), dans les grandes surfaces d'électronique généralistes et spécialisées.

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Article du 11/12/2008 - © Copyright SID Presse - 2008




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