Cabinet Legrand
15, rue de la Demi-Lune
86000 Poitiers
Tél. 05 49 60 20 60
Fax : 05 49 60 34 01
legrand@wanadoo.fr







    ARCHIVES >  JURIDIQUE > SOCIÉTÉS

 
Organiser une cogérance dans une SARL
La direction d’une SARL peut être assurée par plusieurs gérants, mais selon des modalités particulières.

Très souvent, la direction d’une société à responsabilité limitée (SARL) est assurée par un gérant unique, associé dans la plupart des cas. Il est toutefois possible de la confier à deux personnes (voire plus). Une cogérance qui présente l’avantage notamment de répartir entre elles les fonctions de gestion mais qui, dans le même temps, complique l’organisation et le fonctionnement de la société. Explications.

Avantages de la cogérance

Désigner plusieurs gérants à la tête d’une SARL permet d’abord de répartir entre eux les tâches inhérentes à la direction de la société en leur attribuant, par exemple, des compétences spécifiques (gestion du personnel, relations avec les clients, etc.), et de limiter ainsi l’étendue de leurs missions.

La cogérance permet également d’assurer la continuité de la gestion de la société en cas d’éventuel empêchement de l’un des gérants.

Autre intérêt de la cogérance, elle constitue un bon moyen de transfert des pouvoirs, notamment dans l’hypothèse d’une cogérance exercée par un père et son fils en vue d’une reprise de l’entreprise par ce dernier.

Enfin, une gestion à plusieurs têtes peut être rassurante pour les associés, les cogérants ayant naturellement vocation à exercer un contrôle mutuel de leurs décisions.

En revanche, le partage des pouvoirs entre plusieurs personnes peut évidemment rendre les prises de décisions plus difficiles voire impossibles en cas de désaccord entre elles. Le choix d’une cogérance doit donc être mûrement réfléchi.

Répartition des pouvoirs entre gérants

Les associés peuvent déterminer, dans les statuts, les pouvoirs respectifs de chaque gérant. À l’inverse, il peut être stipulé que certains actes doivent être signés conjointement par tous les gérants. Si rien n’est prévu, chacun des cogérants peut prendre séparément tout acte.

Quoi qu’il en soit, les clauses statutaires répartissant les pouvoirs entre les gérants sont inopposables aux autres (partenaires, fournisseurs…). Autrement dit, chaque gérant détient le pouvoir d’engager la société à l’égard de l’extérieur comme s’il était seul. Ainsi, la société est engagée par un acte conclu par un seul des gérants alors même que les statuts exigent la signature de tous.

À noter : dans ce cas, le gérant commet une faute susceptible d’entraîner sa révocation.

Toutefois, chacun des cogérants a la faculté de s’opposer à une opération entreprise par l’un d’entre eux. Mais attention, pour être efficace, cette opposition doit être portée à la connaissance de la personne intéressée avant que l’opération soit conclue, par lettre recommandée avec demande d’avis de réception ou par exploit d’huissier.

Responsabilité des cogérants

Comme tout dirigeant, un cogérant engage sa responsabilité à l’égard de la société lorsqu’il commet lui-même une faute de gestion. En revanche, sa responsabilité n’est pas engagée en cas de faute commise par l’autre gérant, sauf s’il en est coauteur. Toutefois, un cogérant mettrait en jeu sa propre responsabilité s’il ne s’opposait pas à un acte d’un cogérant qui serait contraire à l’intérêt social, dépasserait l’objet social ou relèverait de la compétence des associés.

Article du 03/02/2012 - © Copyright Les Echos Publishing - 2013

haut de page




Archives...
 JURIDIQUE > SOCIÉTÉS

Exercer son activité professionnelle à domicile : les règles à respecter
22/09/2023
Société civile immobilière : les pièges à éviter
24/06/2022
Transmission de l’entreprise : 10 questions à se poser
03/06/2022
Le nouveau statut juridique de l’entrepreneur individuel
29/04/2022
La responsabilité du dirigeant associatif
10/03/2022
Société agricole : quels liens avec le foncier ?
07/03/2022
Des nouveautés pour les associations
29/10/2021
La responsabilité civile de l’association
31/08/2021
Le bénévolat : un atout pour les associations !
30/06/2021
La responsabilité pénale des personnes morales
23/04/2021
Le cautionnement souscrit par le dirigeant de société
12/03/2021
Délégation de pouvoirs, mode d’emploi
06/11/2020
Entrepreneurs individuels : comment protéger votre patrimoine personnel ?
12/06/2020
Fonds de solidarité : retour sur ce dispositif
29/05/2020
Comment réussir la reprise de son activité ?
19/05/2020
Associations : comment bénéficier de subventions
08/11/2019
Zoom sur le statut d’entrepreneur individuel à responsabilité limitée
30/03/2018
Les différentes formes de société pour les libéraux
27/10/2017
Le droit de communication des associés de SARL
19/05/2017
Usufruitiers et nus-propriétaires : répartition des droits de vote
21/04/2017
Focus sur la réduction du capital social
24/03/2017
Le dépôt de marque
15/04/2016
Cession de l’entreprise : mode d’emploi
15/01/2016
L’usufruit de droits sociaux
16/10/2015
Les mesures de prévention des difficultés des entreprises
09/04/2015
Perte de la moitié du capital social : la marche à suivre
16/01/2015
L’information des salariés en cas de cession d’entreprise
19/12/2014
La déclaration de créances assouplie
11/09/2014
Le point sur la réforme du droit des entreprises en difficulté
11/07/2014




© 2009-2024 - Les Echos Publishing - mentions légales et RGPD